[Café lambda]Meilleurs ennemis, hein ? (Clo ♥)

♒ **à princeton depuis** : 19/12/2013

Asclepios était allongé sur son lit. La lumière de l'extérieur passait à travers les stores du dortoir. Il était seul. Il était encore tôt. Il aimait le silence qui régnait encore dans la pièce. Il avait l'impression qu'ici, il pourrait mourir en paix. Qu'il n'avait plus à se débattre. Juste à lâcher prise et laisser le destin le réduire en pièce. C'était plaisant de penser cela. Penser qu'il pouvait abandonner. Penser qu'il avait la bonté d'âme pour donner sa vie pour quelqu'un d'autre. Un pauvre imbécile trop naïf. Mais ce n'était qu'une chimère. Il aimait trop la vie. Il voulait trop commencer à vivre. L'égoïsme l'étouffait trop pour se sacrifier. Il le savait mais parfois, il aimait rêver qu'il était quelqu'un de bien. Puis son téléphone vibra. Il tendit une main vers ce nuisible constant. Son doigt appuya machinalement sur « lire ». Ses yeux parcoururent le message. Il n'aimait pas ce mode de communication. Il était trop vieille école pour se complaire dans la brièveté. Mais cette fois, il ne sut dire s'il était heureux de lire ce cri de détresse ou dévasté. Pauvre con, arrête de faciliter ma tâche. Pourtant ses doigts parcoururent l'alphabet : « Va dans le café le plus proche, surveille qu'on ne te suis pas, envoie moi l'adresse. J'arrive. »

Il s'assit sur son lit. Un soupir agacé passa ses lèvres. Ses poings se serrèrent. Il enfila une chemise, et saisit son blouson. Tout allait trop vite. Trop « bien » comme aurait dit son père. Il avait l'impression que tout le poussait dans ses retranchements. Que tout le poussait à l'acte. Tout. Son téléphone vibra à nouveau dans sa poche. L'adresse tombait comme un couperet. Asclepios mit son casse, et sa moto vrombit dans le parking silencieux. Pourquoi tout allait si vite ? Tu veux vraiment mourir avec tant d'empressement ? Laisse-moi le temps de te haïr vraiment. Le trajet ne fut pas long. Sans doute parce qu'il grilla un bon nombre de feu et ne respecta que peu les limitations de vitesse. Il ne prit pas la peine d'attacher sa moto. Dans ce quartier, il savait très bien qu'il était connu comme le loup blanc. Personne n'oserait le voler.

Il entra dans le café, ôtant son casque. Et il le vit. Dans le coin le plus reculé du café. Ses épaules tressautaient. Arrête de pleurer. Arrête de briller. Arrête de me brûler de ton innocence. Asclepios après un court temps d'hésitation, à peine perceptible s'avança vers lui. S'assit en face de lui, attrapant sa main sur la table, la serrant doucement.

« Clo... Calme-toi... On va trouver une solution... Je suis là... Tout ira bien maintenant. »dit-il doucement.

Étrangement, les mots n'étaient pas venu en anglais comme d'habitude, mais en grec. Sa mère employait ce ton là quand il avait peur. Il se surprit à penser ces mots. Il se surprit à vouloir l'étrangler. Rends moi ma liberté.

♒ **à princeton depuis** : 05/12/2013

Je voulais fuir, je voulais tout laisser tomber, mais à chaque fois, je n'y arrivais pas et ça me désespérait un peu. Sachant que je ne voulais pas que Léandre s'en mêle, il fallait que je me débrouille tout seul. Mais c'était dur à chaque fois. Alors que je ne pouvais me confier à personne, je craquais. Puis soudain, un nom me fit tilt, je savais que je pouvais que je pouvais me confier à une personne, en qui j'avais entièrement confiance, Asclepios. Parce qu'on parlait la même langue, parce que je me sentais bien avec lui et que je pouvais tout lui dire. Je me levais de mon lit, et j'envoyais un message à Asclepios.

"Sos, j'en peux plus, je voulais partir de mon boulot, mais je ne peux pas... je n'y arriverais jamais..."

A mon grand soulagement, il accepta de me voir. J'étais content, et il voulait qu'on soit dans un endroit secret. Je lui communiquais alors l'adresse d'un café quelque part dans la ville. Je ne connaissais pas du tout cet endroit mais je l'attendais, dans le coin le plus sombre possible. Quand il arriva et qu'il me prit la main, je me sentais déjà un peu mieux. Et quand il me parla en grec, je me sentais un peu de retour chez nous. Alors je répondis en grec aussi :

"Je suis mal barré... Asclepios... très mal barré... si mon père apprend ça, il sera déçu.. déjà que mon frère le sait... Je me sens si coupable d'avoir été entraîné la dedans..."

Il était le seul à tout savoir de moi, mes peurs et mes craintes, mes doutes aussi. Je le considérais comme mon ami le plus cher. Et je savais que jamais il ne trahirait mon secret.

♒ **à princeton depuis** : 19/12/2013

Pourquoi était-il là ? Pourquoi n'était-ce pas Léandre ? Pourquoi n'était-ce pas sa vraie famille ici pour l'aider ? Pourquoi n'arrivait-il pas à l'empêcher de tomber dans ce piège ? Asclépios n'aurait pas même été étonné que son père soit derrière tout ça, prêt à tout détruire sans scrupule. Il avait presque pitié de cet autre pion sur le grand échiquier de la malchance. Né du bon côté, mort à mes côtés. Sa main serra un peu plus celle du garçon. Il aurait voulu la briser, lui faire peur, l'alarmer. Mais qu'est-ce que tu attends pour me fuir ? Qu'est-ce que tu attends imbécile ?

« Arrête Clover. Tu ne pouvais pas savoir que ça allait tourner comme ça. Tu n'as jamais vécu dans la vraie vie. Et elle a l'honnêteté de n'épargner personne. Pas même toi, mon prince. »dit-il avec fermeté.

Il fallait qu'il se reprenne. C'était trop tôt pour craquer. Trop tôt pour en finir. Trop suspect. La serveuse s'approcha de leur table souriante, Asclepios prit les devant et lui commanda deux cafés poliment, ne la laissant pas approcher plus que cela. Il ne voulait pas que quelqu'un s'approche de sa proie. Il voulait être le seul à comprendre sa douleur. Le seul à savoir ce que ça faisait d'être enfermé dans une « famille ».

« Ton père n'en saura rien. Ton frère ne dira rien. Parce que cela lui causerait du tort que de te vendre. S'il veut que tu tombes, il ne faut pas que ce soit par sa faute. Et il n'aurait aucune preuve. Je vais t'aider à sortir de là. Et personne ne sera au courant de rien, compris ? »reprit-il avec la même conviction en le regardant droit dans les yeux.

Il fit une pause alors que la serveuse déposait les deux tasses sur la table. Il sortit un billet et lui dit de garder la monnaie. Il demanda aussi s'il pouvait fumer. La serveuse acquiesça en lui désignant le cendrier sur la table. Il prit une cigarette, la glissa entre ses lèvres, et l'alluma d'un geste habituel. Il reprit la main de Clover, la caressant de façon rassurante.

« Dis moi ce qui se passe exactement. Je suis sûr qu'il y a une solution. »

Oui, passer un coup de téléphone, tout serait régler. Il n'y a pas plus simple. Pourquoi dois-je faire tout cela ?

♒ **à princeton depuis** : 05/12/2013

Le silence est d'or mais c'est ce que l'être humain n'est pas capable de faire. Moi le premier, j'avais toujours besoin de parler. Mon secret devenait de plus en plus lourd à porter et l'angoisse montait de plus en plus en moi. C'était horrible, je commençais à croire que tout le monde me détestait. L'hystérie me gagnait, j'en tabassais un ex à moi. Les larmes coulaient de plus belle, je ne voulais pas. A l'aide, j'avais envie d'hurler, je ne me supportais plus moi même. La pression de devenir un jour le futur roi, me rendait malade de moi même. Laissant la main rassurante d'Asclepios sur la mienne, je murmurais:

"J'aime pas cette vie là, j'aime pas ma vie non plus... c'est trop de pression de devoir compter sur la fierté de son père... Pourquoi il m'a choisi moi pour cette vie là? Il ne m'aime pas c'est ça? "

Mes peurs et mon anxiété remontaient, j'avais l'impression de devenir fou. Non, je ne l'étais pas.Je respirais lentement avant de lui répondre :

"Il m'accuse de vol... il dit que je lui ai volé de l'argent parce que j'ai voulu partir.. je lui ai dit que je partais... il me tient... et on commence à me traiter de drogué à l'université... Je voulais être normal mais tout le monde s'acharne sur moi..."

Je n'osais plus le regarder, j'avais honte. J'étais tombé plus bas qu'un minable. Et c'était moi le futur roi, plus ça allait, plus j'en doutais.

♒ **à princeton depuis** : 19/12/2013

Les larmes. Asclepios ne pouvait supporter de le voir pleurer. Même s'il savait que c'était nécessaire pour son bonheur à lui. Mais il avait tellement vu sa mère pleurer. Il n'aimait pas cela. Les pleurs. C'était toujours difficile à supporter. Il avait envie de se lever, de s'asseoir à côté de lui, de le serrer dans ses bras. Comme il le faisait avec sa mère. En lui disant que tout allait bien. Mais rien ne va jamais pour les victimes. Il ne voulait pas être une victime. Il voulait aller bien. Il voulait pouvoir oublier son passé. Et tant pis pour les innocents. Il s'en ficherait. Il en aiderait d'autres pour avoir la conscience tranquille. La voix de Clover lui fit oublier sa fragilité. L'envie de le consoler fut dépassé par l'envie de le frapper. Sans s'arrêter. Jusqu'à ce qu'il arrête de geindre. De gémir. Ta gueule ! Il voulait le faire taire. Ferme-là ! Tu veux qu'on en parle de ton cauchemar ? Tu as tout pour être heureux, alors ferme ton clapet à merde ou suicide-toi !

« Calme-toi. Si ton père t'a choisi, c'est au contraire parce qu'il t'estime. Il ne veut pas ton malheur. Il a confiance en toi, c'est tout. Il ne veut que ta joie et la paix dans son royaume. Il n'a sans doute pas compris que tu as peur de tout ça. Il t'aime, alors tu ne le décevras jamais. »murmura-t-il en se penchant un peu plus au dessus de la table, serrant sa main dans la sienne.

Il aurait voulu éteindre sa cigarette sur sa joue, pour qu'il comprenne ce que c'est qu'un père qui n'aime pas son enfant. Il aurait voulu le forcer à tirer sur un inconnu. Il aurait voulu que ce petit con réalise la chance qu'il avait. Il aurait voulu qu'il arrête de débiter des conneries et qu'il saisisse enfin sa chance dans cette vie merveilleuse qui l'attendait. Il continua d'écouter. Il devait se maîtriser pour ne pas lui coller une gifle en lui hurlant d'arrêter d'être une victime consentante ! Merde, arrête de subir, défends toi ! Il posa sa cigarette, et alla relever le menton de Clover, pour qu'il le regarde droit dans les yeux.

« Clover, arrête de paniquer. Je suis là. Je peux payer tes dettes. On ira trouver ton boss ensemble, ok ? Arrête de penser aux autres, à ce qu'il dise. Sois toi-même. Tu es libre de faire ce qui te plaît. Alors arrête de paniquer. Si le monde s'acharne contre toi, alors acharne toi pour le rendre supportable. »

Ses doigts allèrent essuyer ses larmes.

« Promets moi seulement de te battre. »

Je ne veux pas tuer un homme déjà à terre, Clover. Rends moi la tâche difficile, insurmontable. Garde ma vie qui t'appartient.

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» ZELDA ∞ C'est l'histoire d'un mec qui rentre dans un café et ... PLOUF

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