Des luminaires partout, des décorations à ne plus pouvoir les compter, des réductions plus attrayantes les unes que les autres, une foule dense et compacte. Le centre commercial de Princeton se résumait à cet enchaînement d'expressions. Tellement de superflu que cela en aurait presque dégouté toute la planète de célébrer l'une des fêtes les plus bénéfiques au niveau commercial. Une jeune femme, à la chevelure de feu tentait tant bien que mal de se frayer un passage parmi les rustres et stressés de la foule. Les uns poussaient, les autres râlaient, certains s'arrêtaient en plein milieu des allées comme si la place n'était qu'à eux. Holly détestait Noël, pour diverses raisons. Un, elle détestait se retrouver coincée au dernier moment avec des personnes qui couraient dans tous les sens et ne manquaient pas une occasion de vous écraser sans même prononcer un semblant d'excuse. Et si la jeune rousse se retrouvait à l'heure actuelle parmi ces personnes-là, c'était seulement et seulement dans l'unique but de dénicher quelque chose à chacun de ses proches. Holly n'aimait pas cette fête qu'elle ne voyait que sous un angle à but lucratif. En même temps, il fallait dire que les deux Noël précédents s'étaient déroulés pour elle, entre les quatre murs blancs de sa chambre d'hôpital. Il s'agissait donc du premier noël qu'elle passerait, presque guérie. Cela faisait désormais plus de deux heures que la jeune femme se retrouvait dans cette espace restreint tellement le monde affluait. Elle était à deux doigts de se sentir claustrophobe. On lui avait marché dessus à deux reprise, et bien évidemment, la rouquine ne s'était pas laissée faire. Une dispute avait éclaté entre un homme d'une quarantaine d'année et Holly. Tout de suite, cela avait aussitôt attiré l'attention des curieux alentours. Une bonne dizaine de minutes s'étaient écoulés durant des échanges d'insultes et remarques en tout genre avant que chacun ne trace sa route de son côté. Mais ce bazar ambulant était bien loin d'être terminé. Après un passage long, voir sans fin à l'une des caisses ouvertes, il restait à sortir de cet endroit pour Holly. Ce qui n'allait pas être chose facile puisque la cohue infernale était toujours présente et cela même dans les galeries principales. Cependant, Holly s'accorda un faible temps de répit en prenant une petite pause dans un des cafés. Elle y passa tout au plus un quart d'heure, le temps de se désaltérer ainsi que de se remplir la panse par un petit en-cas. Et enfin, après cette petite pause, la rousse reprit ses nombreux sacs remplis de bonnes attentions pour s'attaquer à la dernière partie de cette aventure. Sortir du centre commercial. Ce chemin ne fut pas non sans peine puisque la jeune femme eut de nouveau droit à quelques bousculades. À mi-chemin vers la sortie, Holly considéra qu'elle en avait réellement assez et songea qu'elle allait se comporter de manière semblable à tous ces stressés et impolis. Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle se faufila dans le chemin, bousculant à son tour sans réelle attention. Elle avait même bien bousculé un jeune homme auquel elle n'avait jeté aucun regard. Puis, juste quelques minutes après cette bousculade elle entendit vaguement son nom. AU premier abord cela ne sembla pas l'inquiéter. Après tout, elle n'était pas la seule fille à s'appeler Holly sur Terre. En second, une nouvelle poignée de minutes plus tard, après qu'elle se soit arrêté non loin d'un banc à l'extérieur, il n'y eut plus de doute. C'était bien elle qu'on appelait et juste devant elle, quelque chose ou plutôt quelqu'un venait de la pétrifiée. Le jeune homme en question qui se trouvait devant elle, n'était autre qu'Alec, une personne avec qui elle avait sympathisé à l'université de Princeton. Sauf que, le centre de l'affaire n'était pas là. Holly avait perdu quelque chose en route, et ce quelque chose se trouvait désormais entre les mains d'Alec, ouvert et révélant toute l'horreur que cachait tant bien que mal la rousse à son entourage.  

« - Euhm, Alec tu peux me rendre ça s'il te plait ? »

Bien sûr qu'elle était désemparée au fond d'elle, mais un calme apparent se lisait sur sa figure. Holly avait appris à gérer les situation de crise. Et puis, elle pourrait toujours trouver une excuse ou quelque chose de farfelu pour expliquer cela au jeune homme. Voyant alors qu'au bout de quelques secondes, il était toujours planté-là, immobile avec les sachets dans la main au regard de tous, Holly s'avança vers lui et l'entraina un peu plus, avant de reprendre ce qui lui appartenait.

« - Alec, t'es malade ou quoi de rester comme ça, planté au milieu avec ma.. enfin mes affaires.. »

Holly rangea aussitôt sa pochette dans son sac à main tout en la refermant. Ensuite, elle ne prononça aucun mot pendant quelques secondes, tout en s'adossant à un mur non loin. Puis, d'une voix plutôt posée elle reprit la parole sans jamais avoir laissé le temps à Alec d'ne placer une.

« - T'as rien vu, d'accord ? Rien. »