Certaines personnes se plaisent à dire qu'elles sont riches ou du moins que leurs parents le sont mais j'ai toujours été d'avis que la seule pauvreté digne de ce nom était celle de l'esprit, après tout ce n'est l'ampleur du compte bancaire qui défini la valeur morale d'un individu. Bien qu'ils ne soient pas pauvres mes parents ne roulent pas sur l'or, on ne peut donc pas les associer aux riches de notre société, ils font plutôt partie de la classe moyenne … cette classe sociale sur laquelle repose les fondements même de l'économie américaine. Bien qu'ils n'y étaient pas pleinement préparé mes parents tentèrent de s'adapter au meilleurs de leur capacité à ce qu'allait devenir leur nouvelle réalité : celle de devoir s'occuper d'un enfant et de voir leur couple de parfaits amoureux devenir une famille. Bien que ma naissance s'avéra des plus désirée elle était tout de même survenue plus rapidement que prévue puisque mes parents commençaient à peine à s'établir dans leurs milieux professionnels respectifs.

Je devais être âgé , d'à peine deux ans , lorsque nous nous installâmes à Boston   ce qui n'a pu que fortement contribuer au fait que je n'ai pas le moindre souvenir de New Yorkais donc en ce qui me concerne je suis un Bostonais  de cœur puisqu'elle est la seule ville que j'ai connu jusqu'à ce jour. Mon père ayant trouvé un bon emploi en tant que conseiller en urbanisme au cabinet du maire ma mère demeura à la maison afin de s'occuper de moi. Les années passèrent et lorsque je fus en âge de commencer à fréquenter l'école élémentaire elle se mit en quête de se trouver un nouveau boulot et c'est à partir de ce moment que les choses se mirent à dégénérer me concernant.

Au contact des autres gamins je réalisai rapidement que j'étais différent d'eux, alors qu'ils aimaient s'adonner à des jeux de groupes je semblais préférer demeurer seul dans mon coin à feuilleter des bouquins et à résoudre des puzzle ce qui n'était pas sans inquiéter mes institutrices. Au fil des ans cet aspect de ma personnalité s'amplifia à un point tel que lors de mon entrée au lycée je devins ce qu'il convient de qualifier de souffre douleur. Les athlètes du campus ne semblaient pas trop apprécier mon attitude intellectuelle , ainsi que le fait que je refusais de leur cirer les pompes, et en parfaits rois du campus qu'ils étaient ils décidèrent de faire de ma vie un enfer. J'avais beau écouter ce que me disait mes parents … de ne pas m'en occuper qu'ils allaient finir par se lasser, moi tout ce que je pouvais en conclure était qu'ils ne se lassaient pas de me cogner.

Vers l'âge de 16 ans ma vie bascula alors que ma mère tomba gravement malade, ce qui avait poussé mon père à me négliger … après tout le fait de s'occuper de ma mère et de respecter ses engagements professionnels lui prenaient tout son temps et bien que je comprenais la situation je n'en étais pas moins déçu et désabusé. Dès ce moment je réalisai que dans cette histoire ou j'étais devenu la cible de ces intimidateurs que rien n'y personne ne viendrait me sauver que j'étais le seul à pouvoir le faire. C'est connu les gens désespérés finissent toujours par commettre des gestes aussi stupides qu'irréfléchis et c'est exactement ce que je fis alors que j'en étais venu à me vendre l'idée que la situation dans laquelle je me retrouvais était sans issue … avalant des somnifères je m'entaillai le poignet droit alors que j'étais dans la baignoire de la salle de bain familiale et il ne s'en fallu de peu pour que je réussisse. Sans l'arrivée impromptu de mon père je ne m'en serais jamais sorti. À partir de ce moment je rencontrai une psychologue mais le tout ne m'était pas d'une grande aide, la dame semblait plutôt chercher à changer ma personnalité plutôt que de tenter de comprendre ce qui m'avait emmené à poser ce geste alors je décidai de couper court à nos rencontres.

Les deux années de lycée restantes s’avérèrent d'un calme plat, à ma grande surprise ceux qui s'étaient amusé à faire de ma vie un enfer avaient fini par me foutre la paix. Terminant mes études je déposai un dossier afin de me voir admettre à l'université de Princeton  en Économie  même que j'obtins une bourse en raison de l'excellence de mon dossier académique.

Maintenant que je suis étudiant à l'université je n'habite plus chez mes parents, j'ai décidé que le temps était venu pour moi de vivre de mes propres ailes et de permettre à mes parents de se retrouver, et puisque je ne suis pas issu d'une famille riche je bosse dans un café quelques heures par semaine afin de ne pas avoir à quémander du fric à mes parents .