sunday,

Mon cher et paisible journal sans histoire,
il y a bien longtemps que je ne t'ai pas lu et que je ne t'ai pas écris. j'en suis désolée, mais ces derniers temps avec l'accident de maman et le déménagement, je n'ai pas eu le temps de te sortir, te faire voir le soleil du New Jersey. c'est vraiment le paradis ici, bon c'est vrai que l'univers de Los Angeles va terriblement me manquer, mais tu te souviens de toutes les histoires et tous les tristes souvenirs de là-bas ? ici, on pourra tout recommencer, recommencer dans une atmosphère paisible, ou je pourrais me vider l'esprit en t'écrivant mon histoire, un peu plus chaque jour.

Avant que je ne te délaisse quelques temps, je t'avais, il me semble, parler que j'avais déposé mon dossier d'inscription à Princeton ? que je t'en ai parlé ou pas de toute façon me reviens à dire la même chose, celle que j'ai enfin reçu la lettre aujourd'hui. elle est là, à ma droite. je ne l'ai pas ouverte, j'ai peur de l'ouvrir, je ne l'ai pas non plus dis à papa. et si jamais j'étais refusée ? je devrais aller au lycée qui est à un pâté de maisons. à vrai dire, j'y suis passé tout à l'heure en revenant des courses, et je n'ai nullement envie de me retrouver avec ces drôles de personnages. je n'ose pas un instant y penser, ce serait un cauchemar sans nom. je n'ai pas fait plus de 2870 miles, pour enfin de compte me retrouver dans la première école de banlieue. et si jamais ça devrait être le cas, je demande à retourner chez mamie à Los Angeles, je ferais encore et sans doute les mêmes erreurs, mais je ne veux pas me dire dans quelques semaines qu'il était encore temps de partir. je te prendrais avec moi, et je partirai loin d'ici. pour terminer, je te promets d'ouvrir l'enveloppe demain matin, première heure. bonne nuit mon journal chéri.

monday,

Cher journal,
je ne t'ai même pas expliqué pourquoi j'avais choisi Princeton et pas une autre université du New Jersey. avec papou et mamou, nous avions parlé de mon université à Los Angeles, je leur avais dis tous les problèmes que j'avais eu durant ces deux dernières années, mes humiliations, ma dépression que tu connais bien, les disputes, les bagarres que j'ai endurcie... c'est même pour cette raison que nous avons déménagé cette année. Princeton a été l'université où maman avait ses études, après son accident, ça me paraissait comme une évidence de reprendre son chemin, ses traces, sa réussite dans la vie. c'était l'occasion ou jamais de tout reprendre à zéro et de moi aussi avoir la chance de réussir comme elle l'a fait. mon initiative a beaucoup plus a papa, il m'encourage beaucoup tu sais, je pense qu'il serait prêt à tout pour me faire rentrer. c'est le meilleur papou du monde.
bon, ce n'est pas tout, mais il va être temps d'ouvrir cette fameuse lettre.

« OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! PAPAAAAAAAAAAAAAAA !! »