La journée était bien partie, elle s’annonçait même excellente aux yeux de Calliopée. Ce matin, elle s’était réveillée avant la sonnerie de son portable ce qui lui avait permit de gagner dix minutes d’avance pour se préparer. Ainsi, elle avait put hésiter devant son armoire sur sa tenue puisque pour une fois elle souhaitait se faire belle. Elle avait donc regardé ses habits hésitant sur plusieurs tenues pour finalement se décider sur une petite robe qui découvrait ses épaules. Elle aimait bien cette robe bleue qui lui avait été offerte par son père lors de la dernière fois qu’elle l’avait vu. Tout était donc pour le mieux en ce matin surtout que la jeune fille n’avait pas taché sa robe en prenant son chocolat chaud et ses pancakes au sirop d’érable pour le petit-déjeuner. Elle avait ensuite décidé de profiter de ses deux heures de libres avant son premier cours pour se rendre à la bibliothèque et travailler un peu sur ses dossiers à rendre. Surtout que les trois-quarts des étudiants auraient cours durant ses deux heures ce qui lui permettrait de profiter de la bibliothèque tranquille sans voir un débarquement désagréable. Ne voulant pas arriver trop tôt à la bibliothèque et devoir attendre que tout soit opérationnel, elle décida de s’accorder une petite ballade au parc. Ce fut là, sa plus grande erreur puisqu’il la vit alors qu’elle retournait cherchait ses affaires à son casier pour aller à la bibliothèque.

Calliopée ne s’était même pas rendu qu’il l’avait repérée et qu’il la suivait avant qu’il ne lui rentre dedans. Elle venait tout juste de refermer la porte ses livres dans ses bras qu’elle se retrouva dos au casier sans avoir rien vu venir. Elle pesta reconnaissant immédiatement la patte de Léandre, c’était devenu une de ses habitudes de se retrouver contre un mur avec elle. A croire qu’il était fétichiste des murs cet abrutis. La jeune fille n’eut donc pas d’autres choix que de devoir se baisser pour ramasser ses ouvrages tombés sur le sol sans se soucier de la personne qui l’avait bousculée. Bon, elle priait pour que se soit réellement un accident et pas un prince dragueur qui la voulait pour on ne sait quelle raison. Le problème c’est que sa prière devait arriver surement trop tard puisque la voix dudit garçon résonna pour s’excuser. Sa journée si belle venait de se transformer en cauchemar pour son plus grand damne. Elle ne souhaitait qu’une chose pourtant, une toute petite chose, qu’il la laisse vivre une journée tranquille sans lui ou entendre parler de lui et de son charme fou. Non parce qu’il avait un fan club de groupie en plus, un fan club qui adorait chantait ses louanges ce qui lui donnait envie de vomir. Quand elle le vit s’abaisser pour l’aider à ramasser ses livres, elle se retint de lever les yeux au ciel, il aurait put continuer sa route en faites, il aurait dut le faire, c’était ce qu’elle voulait. Le pire fut quand il croisa son regard et afficha son sourire innocent et désolé, un sourire dont elle doutait franchement. Mais en voyant ses yeux bleus, elle en oublia de ramasser le dernier livre dont il se saisit avant de se relever en la saluant et prenant de ses nouvelles. Elle ferma les yeux et se releva pour lui faire face, au moins, en ramassant ses livres elle avait réussit à se décaler des casiers ce qui lui laissait le champ libre pour se défendre. Elle le fixa avec hargne, elle ne pouvait pas lui hurler dessus au risque de passer pour une folle mais elle pouvait très bien lui lancer un regard noir. « Salut Léandre. Non ça va, tu as été assez doux, pour une fois. Sinon, tu peux me rendre mon livre ? J’en ai besoin pour un dossier à rendre bientôt… » Calliopée était assez fière de ce qu’elle avait réussit à faire. Elle lui avait parlé d’un ton sympathique bien qu’ironique et elle avait même réussit à lui dédier un sourire qui semblait sincère. Bien sur, ses paroles étaient toutes sauf innocente. Surtout le passage du doux, à chacune de leurs rencontres, Léandre trouvait le moyen de la plaquer contre un mur. Et franchement, le coup du plaquage contre un mur pour un baiser sauvage, c’était carrément surfait. Parce que se prendre un mur dans son dos ça faisait mal et c’était tout sauf romantique ou princier. Mais une chose était sur, Calliopée voulait vraiment récupérer son livre pour partir le plus rapidement possible loin de lui. Histoire que sa journée merveilleuse continue de l’être.

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Calliopée s’attendait à tout mais vraiment à tout sauf à ce que Léandre fit. Le seul truc qui lui donna la certitude qu’il n’était pas malade et qu’elle ne rêvait pas c’était qu’il avait gardé son livre près de lui et hors d’accès pour elle. C’était le seul acte qui restait dans la logique de ses actes passés à ses yeux et qui lui prouvait que c’était bien Léandre Deegan, prince d’Adamswood qu’elle avait sous les yeux. Non parce que recevoir une fleur de surcroit une tulipe rouge de sa part avant de se voir présenter des excuses, c’était inédit. Doucement, elle tendit la main pour se saisir de la tulipe rouge avant de la faire tourner entre ses doigts n’arrivant toujours pas à croire à ce cadeau. Elle se demandait si Léandre avait conscience du message qu’envoyait un tel présent dans le langage des fleurs ou si c’était une simple coïncidence. En effet, Calliopée connaissait le langage des fleurs et il y avait une raison toute particulière qui lui faisait préférer les tulipes rouges aux roses. La tulipe rouge symbolisait l’amour éternel comparé aux roses qui symbolisait d’autres amours plus inconstant. Et la jeune fille malgré sa carapace était romantique et elle avait toujours voulus qu’un jour une personne lui offre cette fleur. Aussi, elle était complètement perdue ne sachant pas comment réagir face à ce comportement si différent du Léandre qu’elle connaissait. Le problème était toujours présent pourtant, un problème récurrent avec lui, un problème d’attirance. Elle ne voulait pas tomber amoureuse à nouveau de peur de souffrir une nouvelle fois. Et elle avait peur que se soit le cas avec Léandre qui avait de plus en plus de chances de lui plaire au fil du temps chose qu’elle refusait. Léandre était l’archétype du coureur de jupons qui brise les cœurs et il la ferait souffrir comme l’avait fait Isaac or elle ne voulait plus signer pour ça : la souffrance.

Ses pensées continuaient de défiler dans sa tête alors qu’elle regardait la tulipe tourner entre ses doigts. Elle ne faisait plus attention au monde extérieur se concentrant juste sur la tulipe qui tournait et les pensées qui s’entrechoquaient à l’intérieur de son crâne. La tulipe finit par tomber sur le sol au bout d’interminables minutes ramenant Calliopée dans le monde réel. Elle releva les yeux pour croiser ceux bleus de Léandre qui n’avait pas bougé d’un iota depuis tout à l’heure ce qu’elle trouva admirable. Il avait patienté sans la déranger ce qui lui montrait une facette de Léandre inédite mais appréciable. Elle lui offrit un sourire doux et sincère en le voyant encore là. « Merci. Pour la tulipe et les excuses. » Elle se baissa pour ramasser la tulipe et la reprendre dans sa main gauche tout en la humant. « Tu sais ce que signifie cette fleur dans le langage des fleurs ? » Elle avait hésité à lui poser la question mais finalement elle le faisait. Par curiosité mais aussi pour savoir s’il avait seulement conscience de ce qu’il avait fait en lui offrant cette fleur ou du moins, le message qu’il avait suggéré.

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Cela faisait un moment que Calliopée ne s’était pas comportée ainsi avec un garçon qui avait de grande chance de la séduire. Sa carapace faisait toujours écran entre elle et eux, un écran de protection qu’elle avait érigé afin de ne plus souffrir. Mais en cet instant précis, sa carapace s’était fissurée et Léandre avait réussit à se glisser à l’intérieur pour la toucher. Car elle avait beau dire qu’elle détestait tout ce qui était romantique à cause de l’aspect guimauve, c’était faux. Au fond d’elle, Calliopée voulait qu’un garçon la courtise avec des tulipes rouges, des petites attentions régulières. Or, la facette qu’elle découvrait de Léandre se rapprochait de plus en plus de cette image de séduction qu’elle avait toujours désirée. Une fois la question posée, Calliopée se rendit compte de ce qui se passait et la peur ressurgit du plus profond d’elle-même. Si elle s’embarquait à nouveau dans une histoire pareille, elle allait souffrir d’autant plus que Léandre était déjà réputé en tant que coureur de jupons. Il allait la tromper, lui mentir et elle souffrirait à long terme, cela ne serait qu’une question de temps, elle le savait. Les garçons comme Léandre ne résistait jamais à aller voir ailleurs d’autant plus quand des filles sans scrupules faisait tout pour les attirer dans leurs draps blancs. Son sourire se fane déjà face à ses pensées de souffrances futures qu’elle s’est jurait de ne plus jamais ressentir et tout doucement, la carapace se remet en place pour mieux se prémunir.

Calliopée était déjà en train de réfléchir à un moyen de récupérer son livre et de fuir quand les paroles de Léandre l’atteignirent. Il visa juste, une fois de plus, il visa droit dans son cœur et ne manqua pas son coups. Calliopée ouvrit la bouche de surprise en se demandant comment il arrivait à viser aussi juste après autant d’échec. Parce qu’il n’en était pas à son coup d’essais pour tenter de la séduire et qu’il avait toujours échoué jusqu’à maintenant. En faites, sa technique l’avait conduit à toujours la plaquer contre un mur pour la plupart du temps l’embrasser par ce qu’elle supposait de rage ou de dépit. C’était sa manière de tenter le tout pour le tout visiblement mais à chaque baiser, elle lui collait une baffe monumentale avant de le repousser et de fuir. Elle se demandait encore comment elle arrivait à avoir ce sursaut de conscience qui lui permettait de lui mettre une baffe alors qu’elle le désirait de plus en plus. Car elle avait plongé depuis longtemps dans un cercle vicieux en sa présence. Plus elle le repoussait et plus elle avait envie de lui. Plus elle s’interdisait de penser à lui et plus elle rêvait de lui la nuit. Elle en souffrait et elle cherchait à tout prix un moyen de se sortir de là sans avoir à souffrir encore plus au bout du compte. Elle avait les nerfs en pelote et elle se demandait encore comment elle avait fait pour tenir jusque là sans crise monumentale.

Calliopée referma la bouche en reprenant ses esprits quelques secondes plus tard. Elle n’avait pas vraiment fait attention à Léandre avant qu’il prononce ses paroles mais quand il avait commencé, elle avait croisé son regard. Un regard qui trahissait la sincérité de ses paroles tout comme les accents de sa voix. C’était la première fois qu’elle sentait qu’il était sincère au plus profond d’elle, elle le savait. En faites, elle était même prête à en jurer devant quiconque qu’il était sincère à ce moment précis dans ses paroles là. Et un nouveau sourire naquit sur ses lèvres, un petit sourire plus timide que le précédent mais qui montrait qu’elle avait été touchée une fois de plus par ses paroles. « Elle a un rapport avec l’amour oui. Et je la préfère à toutes les roses du monde qui sont devenu des fleurs beaucoup trop simple à offrir pour qu’on en sache la réelle sincérité… » Calliopée ne comptait pas dire quel amour disait la tulipe, un amour éternel car elle doutait que Léandre en sache la portée au vu de ses paroles. Mais elle lui montra combien ce geste, ce simple geste l’avait touchée au plus profond d’elle-même. Et puis, cela lui permit de prendre une décision vis-à-vis de la suite des événements. Elle avait prévus quelque chose certes mais elle doutait que Léandre lui soit tombé dessus par hasard, il devait espérer passer du temps avec elle. « J’ai deux heures devant moi et le dossier n’est à rendre que dans deux jours alors si tu veux… » La demoiselle n’arriva pas à continuer sa phrase. La peur insidieuse mais tenace était revenu à la surface et elle commençait déjà à l’oppresser de l’intérieur. Il n’y avait aucun signe visible de l’extérieur si ce n’est une légère raideur qui apparu soudainement. Une raideur perceptible par Léandre qui l’avait déjà vu ainsi quand il la plaquait contre un mur. Dans son intérieur, Calliopée était déchirée entre la perspective de laisser une chance à Léandre et l’autre de souffrir à coups sur si elle le faisait. Ce combat était partit pour ne jamais s’arrêter.

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Calliopée était émue de la remarque sur le bouquet que Léandre lui promettait de lui offrir. Cela prouvait qu’il faisait attention à elle et qu’il était prêt à en apprendre plus sur elle pour moins faire de choses qui lui déplaisent. Cette attention la touchait plus qu’elle n’osait se l’avouer même si cela fit grimper encore son anxiété de souffrir quand il se désintéresserait d’elle. Elle interrompu donc sa proposition de passer du temps ensembles en plein milieu par ce besoin de se protéger avant tout. La peur revenait de plus en plus forte, une peur qui la tenaillait à chaque instant où elle fréquentait un garçon. Mais elle réussit à ne pas se laisser submerger, une exception qui la rendit un peu plus confiante à ce moment-là malgré la raideur de son corps qui laissait le combat reprendre. Et comme la jeune fille s’y attendait, Léandre finit sa phrase en lui proposant de passer du temps ensembles. En l’occurrence, il lui proposait à boire ou à manger et Calliopée réfléchissait déjà à quoi prendre sans abuser. Certes Léandre ne devait pas manquer d’argent bien au contraire, mais elle ne tenait pas à lui faire payer une fortune en nourriture, non autant attendre pour autre chose de plus durable. Le problème qui se posait c’est que Calliopée avait déjà pris un petit-déjeuner il y a peu et elle ne comptait pas s’alcooliser dans l’heure surtout avec Léandre à ses côtés. Il ne restait que l’option cocktail ou la glace voir le milkshake mais elle ne savait pas trop quoi choisir encore.

Elle hésitait toujours quand Léandre reprit la parole pour lui faire de son envie de mieux la connaître et d’insister sur le fait qu’il lui laissait le choix. Il avait toujours son livre mais elle voyait pour la première fois dans le regard bleu du garçon quelque chose qui prouvait ses dires. Elle comprit que si elle lui disait non, il lui rendrait son livre et qu’il disparaitrait surement de sa vie. Bizarrement, ce fut cette peur, celle de le perdre, qui balaya sa peur de souffrir à nouveau pour un bon bout de temps. Car quoiqu’elle en dise, elle aimait bien quand Léandre débarquait sa vie ainsi même si elle n’aimait toujours pas quand il la plaquait contre un mur car c’était désagréable. Elle ne s’imaginait pas le croiser dans les couloirs de l’Université sans qu’il ne lui accorde plus un seul regard comme si elle n’avait plus aucune importance. Elle sourit au rire de Léandre et elle l’observa les mains dans les poches de son jeans noirs qui tranche nettement avec sa chemise blanche au-dessus. Une chemise froissée et avec un col mal mis, chose qui se voit malgré les trois boutons du haut ouvert. Caliopée s’approche doucement pour remettre ce col correctement en le lissant avec ses doigts. Elle frôle au passage un peu la peau de Léandre sans s’en rendre compte un seul instant et s’éloigne pour observer le résultat.

Remettre correctement le col du garçon lui a permit de réfléchir un peu plus à ce qu’elle voulait et elle a entrevu une solution acceptable à la fin. « Bon, maintenant que tu es un peu plus présentable, je pense accepter ton offre. Une Rhodes ne peut pas se présenter dans un endroit avec un garçon qui ne sait même pas mettre son col correctement, c’est contraire à l’éthique familiale. Et ce même si le garçon est d’origine des plus nobles familles de son pays. » Calliopée sourit en coin et rouvre son casier laissant le prince digérer ce qu’elle vient de lui dire. Bien sur, elle plaisantait mais cela lui permettait de faire patienter un peu Léandre avant de partir là où il pourrait lui trouver sa boisson. Elle remit ses livres dans son casier, tous ses livres puisqu’elle avait réussit à récupérer celui qu’il lui avait piqué lors de son opération rendant plus propre un garçon qui l’es déjà. Elle referma bien rapidement la porte de son casier avant d’adresse un coup d’œil à Léandre. « Je pensais qu’on pourrait prendre un milkshake quelque part. J’ai déjà pris mon petit-déjeuner donc j’ai plus très faim. Et je ne tiens pas à aller dans un bar si tôt alors un milkshake me semble être une proposition convenable… » Elle pencha la tête doucement sur le côté gauche attendant une réaction du garçon. Et puis, elle ne se lassait pas non plus de le regarder, ce beau prince même si elle aurait préféré au fond d’elle qu’il ne soit pas si proche de l’idée qu’elle se faisait d’un mari. Au moins, cela l’aurait aidé à le repousser et à ne pas prendre le risque de souffrir à nouveau.

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Calliopée n’avait même pas remarqué le léger recul de Léandre alors qu’elle s’était approchée de lui. Mais si ce mouvement était passé complètement à la trappe à ses yeux, il n’en était pas de même de la rougeur qu’elle vit monter au visage de Léandre. Elle se mordit la lèvre en apercevant le garçon ainsi, cela le rendait plus humain mais aussi plus romantique et moins sur de lui ce qui fit rater un mouvement à son cœur. Elle hésita même à effleurer sa peau intentionnellement pour voir comment il réagirait face à cet élan de douceur mais elle s’en abstint en voyant son livre dans les bras du garçon. Elle jeta donc un coups d’œil au résultat qu’elle approuva immédiatement tout en tirant sur le livre de manière à ce qu’il ne se rende compte de rien. Et le résultat fut là, elle avait récupéré l’ouvrage sans qu’il ne comprenne ce qui se passait mais si elle pouvait maintenant partir en courant et le planter là, elle ne le souhaitait pas. La réaction de Léandre quand elle lui remettait correctement son col l’avait tout simplement rendu plus sympathique à son égard et elle se sentait prête pour lui offrir une seconde chance, pour le moment.

La jeune fille fit une grimace cachée derrière son casier quand elle entendit le ricanement de Léandre. Ce n’était pas encore un rire franc et heureux qui montrait qu’il appréciait la blague. Mais elle réussit à surmonter sa déception en se disant qu’elle s’en était quand même pris à ses origines et son rang ce que peu de gens devait faire. Après tout, si personne ne s’était déjà moqué de lui par ce biais, il pouvait encore avoir du mal à digérer ce genre de plaisanterie. Toujours est-il quand fermant le casier, le sourire du garçon la rassura, il ne lui en voulait pas de cette blague et il avait surement juste eut du mal à encaisser sur la visée de la plaisanterie. Elle l’observa ensuite attendant sa réaction par rapport à sa proposition de prendre un milkshake. Et Léandre réussit à lui arracher un éclat de rire alors qu’il s’inclinait légèrement adoptant une attitude princière qui lui sied parfaitement. Elle observa la scène avec un fin sourire se rappelant d’une discutions avec ses amies au collège quand elle parlait du prince Harry. Une d’entre elles disait qu’elle adorerait qu’un jour les hommes s’inclinent devant elle car elle serait la femme de ce prince et une autre avait répliqué que l’avantage d’un homme qui s’inclinent c’est qu’il ne te regarde pas et que tu peux le toucher en mode garce qui connaît son charme. Toutes les filles, avaient répliqués que cela n’avait rien d’étonnant dans sa bouche puisqu’elle était connue pour être la garce de leur bande. Et l’idée que Calliopée avait rejetée car trop garce à l’époque lui semblait soudain alléchante devant Léandre. Il avait passé son temps à la plaquer contre un mur pour l’embrasser à chacun de ses débarquements agaçant dans sa vie et même si elle lui donnait une seconde chance, elle pouvait au moins obtenir une petite vengeance ainsi. Elle passa donc devant lui comme si les rôles étaient inversés au niveau des origines et sa main vint doucement caresser le cou du garçon à son passage avant de s’éloigner pour ressortir.

Elle était fière de son geste et elle avançait doucement attendant que le garçon la rejoigne se qu’il fit assez rapidement pour se mettre à ses côtés. Quand elle entendit sa phrase, son fin sourire victorieux se transforma en un sourire plus tendre qu’elle lui dédia en tournant la tête. Le fait qu’il utilisait son surnom pour la première fois la choqua à peine mais gonfla plutôt son cœur d’un sentiment pur qu’elle considéra comme de l’amitié. Elle ne répondit pas à sa promesse de se racheter et continua d’avancer à travers le parc pour se rendre à la cafétéria. Au fond d’elle, elle priait pour que son milkshake préféré soit encore disponible et non plus épuisé faute de glace comme c’était le cas de temps en temps car la commande avait été envoyée trop tard pour une livraison à l’heure. Bien sur, elle n’était pas fétichiste de ce milkshake et elle acceptait dans ces cas-là d’en prendre d’autres, mais là, elle voulait vraiment avoir celui-là plus que tout. Ne serait-ce que parce qu’elle pourrait voir si Léandre avait le même goût qu’elle à ce niveau là.

Une fois à l’intérieur de la cafétéria, elle se dirigea vers le comptoir accompagné du garçon qui lui servait de carte de crédit. Elle vit que son milkshake n’était pas en rupture de stock et elle le commanda de sa voix claire. Elle allait pouvoir profiter de son milkshake vanille-pistache avec délice. Elle observa la glace et le lait se mélanger pour former une boisson onctueuse dans le blender puis regarda la crème chantilly former un dôme sur le vert qui emplissait le verre et enfin les copeaux d’amande finaliser la boisson. Elle saisit le verre que l’homme lui tendait avant de laisser Léandre payer et se commander un milkshake s’il le souhaitait. Elle rejoignit une table où elle se posa avant de prendre une gorgée via la paille de son milkshake. Quand Léandre la rejoignit, elle lâcha la paille de sa bouche et poussa le verre vers lui. « Tu veux goûter ? C’est le meilleur milkshake au monde à mes yeux. Bien avant celui au beurre de cacahuète que dégustent les gens ayant toujours vécut ici. » Elle laissa le verre au milieu de la table laissant le garçon choisir mais avec son doigt, elle préleva tout de même un peu de chantilly qu’elle mit dans sa bouche avec un sourire gourmand sur les lèvres.

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Calliopée n’était pas mécontente de la tournure que prenait sa relation avec Léandre même si elle n’en était pas non plus hyper heureuse. Elle avait toujours cette peur ancrée en elle de souffrir au bout du compte car il finirait forcément par s’éloigner. C’était d’une logique implacable pour elle, il était un prince et elle est une simple fille bien que d’une famille riche. Or, elle savait pertinemment que la roturière devenant princesse était rare extrêmement rare malgré la modernité qui commençait à gagner les mœurs. Déjà parce que les princes ne courraient pas les rues et que les rares princes n’étaient pas du genre à prendre la première venue puis à s’accrocher comme quand la dite demoiselle refusait un mariage à cause du pouvoir. Or, la jeune Rhodes savait que Léandre était l’ainé de sa famille et ignorant que Clover était l’héritier du trône, elle pensait que c’était lui qui deviendrait roi à la suite de son père. Et elle ne voulait pas devenir reine. Calliopée faisait partie des rares filles à n’avoir jamais voulus devenir une princesse de leur vie, pour elle, les princesses étaient des potiches qu’il fallait toujours sauver, incapable de faire quelque chose toute seule. Aussi, elle estimait que Léandre finirait pas se détourner d’elle quand elle lui expliquerait qu’elle ne voulait pas devenir reine en l’épousant et il en épouserait une autre. Elle ne voulait donc pas s’attacher sachant qu’au final Léandre finirait avec une fille qui conviendrait mieux à son statut.

Mais quand elle le vit arriver rapidement à la table avec une sorte de soulagement sur son visage de la retrouver, son cœur bondit dans sa poitrine. Et instinctivement, elle lui proposa de goûter son milkshake prélevant tout de même un peu de crème chantilly. Elle l’observa porter doucement à sa bouche sa paille rougissant un peu à la pensée de ses lèvres sur les siennes qui viendrait avec autant de précaution que sur cette paille et non pas dans la violence dont ils sont devenu coutumier. Son regard se porte ensuite sur l’intégralité de son visage et en voyant les yeux du garçon s’écarquiller, son rire résonna dans la pièce tellement il était hilarant ainsi. Sa phrase sur le goût excellent lui fit reporter son attention sur lui alors qu’elle récupérait sa boisson qu’elle comptait bien finir. Elle en prit une gorgée alors qu’il mentionnait son état face à son choix ridicule selon lui. Elle allait répliquer que son choix de vanille était très bien aussi quand elle croisa le regard du garçon. Son regard bleu magnétique qu’elle capta pour la première fois ainsi sans n’y voir aucun désir violent qu’il souhaite assouvir dans la seconde sur ses lèvres mais plutôt de la douceur et de l’innocence. Ses joues s’empourpraient encore plus devenant d’un beau rouge cramoisie alors qu’au fond, une partie d’elle regrettait de ne plus voir de désir car cela veut dire pas de baiser imminent. Et quand elle le vit baisser les yeux rompant le contact, elle remit sa paille dans sa bouche absorbant une bonne quantité de son milkshake pour se refroidir la tête d’un coup.

Et cela ne fut pas dérisoire face à la suite des événements qui la laissèrent sans voix. Déjà, Léandre qui hésitait en lui parlant c’était carrément inédit, d’habitude il se montrait insupportablement sur de lui ce qui était assez agaçant. Mais en plus, son hésitation se couplait avec un compliment sur sa voix alors qu’elle ne s’était jamais doutée qu’il l’avait entendu une seule fois dans sa vie. Elle faisait déjà travailler sa mémoire pour se souvenir d’une seule fois où elle aurait vu le prince dans une salle où elle chantait pour une fête ou pour le plaisir. Elle ne l’avait jamais vu dans son public et elle ne pensait pas qu’il puisse apprécier ses chansons. Elle lâcha la paille de sa bouche et observa le garçon surprise par cette révélation laissant les mots sortir de sa bouche sans réfléchir. « Merci. Et non, je ne les écris pas. C’est Dylan Isaac qui le fait pour moi depuis que j’ai découvert ses talents géniaux de compositeur. Avant je me contentais de faire des reprises de chansons… » La jeune fille souriait doucement oubliant carrément que Dylan et Léandre étaient loin d’être les meilleurs amis bien au contraire. Si elle s’en était souvenue, elle n’aurait surement pas mentionné son prénom sachant pertinemment que Léandre était possessif. Elle s’en était rendue compte quand lors d’une de leur entrevue, il lui était tombé dessus car elle avait été à une fête avec un autre garçon. Il avait eut l’air furieux ce moment et même s’il ne s’était pas mit à hurler qu’elle était à lui, elle avait largement compris le message. Cela avait une de leur rencontre les plus violentes où Léandre ne s’était pas contenté d’embrasser ses lèvres mais aussi son cou avant de se prendre sa baffe. Elle avait eut du mal à lui mettre sa baffe ce jour-là puisqu’il l’avait piégé sans possibilité de mouvement mais dès qu’il avait reculé, elle n’avait pas hésité à fuir le plus loin possible de lui. Enfin, le prince avait gagné une chose ce jour-là, puisque Calliopée avait tout simplement décide de ne plus jamais accepter un rendez-vous avec un garçon même s’il était amical. Loin de toutes ses pensées sur le côté possessif du prince, elle lui souriait doucement se demandant bien quelles chansons il avait déjà écouté à son insu et surtout si en avait une préférée. « Tu m’as souvent entendue chanter ? Je veux dire…qu’avant de t’entendre parler de ça j’ai jamais pensé que tu pouvais m’avoir entendu. Je ne pensais pas que…tu pouvais être intéressé à ça…Et tu préfère quoi comme chanson ? » Calliopée avait buté sur certaines passages, hésitant sur la manière de dire les choses. Elle ne voulait pas l’insulter mais elle avait eut des difficultés à ne pas le faire.

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Calliopée se rappela immédiatement de la relation qu’entretenaient Dylan et Léandre quand elle vit un éclat de douleur passer sur le visage du prince. Immédiatement, elle s’en voulut d’avoir mentionné Dylan au lieu de rester évasive et elle s’attendait presque à voir son compagnon explosait de rage. Elle lui sourit doucement essayant de calmer la tension qui l’habite alors qu’il boit son milkshake et que son cœur se serre au fond d’elle. Elle appréciait ce moment calme entre eux et elle ne voulait pas que cela se finisse encore une fois avec violence. Elle en viendrait à regretter de ne pas l’avoir planté dans le couloir sans aucun état d’âme. Quand elle entend le garçon s’exprimer ensuite elle retint à grande peine un fou rire en se mordant la lèvre inférieure. Cela ne l’étonnait qu’à moitié qu’il lui dise ça surtout après ce que Dylan avait dit sur lui, à quelque chose près la même chose. Elle garda sa lèvre inférieure prise dans cet étau jusqu’à entendre la suite qui la lui fit relâcher d’un coup pour regarder son nouvel ami d’un air interdit.

Non, bien sur que non elle ne pensait pas du tout ça, enfin peut-être un peu mais elle se doutait bien qu’il ne pensait pas qu’à ça. Elle n’arrivait pas à se reprendre face au malaise qu’elle ressentait à l’idée de l’avoir fait souffrir encore une fois sans qu’il l’ait cherché. Car oui, quand elle lui collait une baffe c’était qu’il poussait le bouchon vraiment trop loin mais là, il n’avait rien fait pour mériter cette annonce douloureuse. Elle fuyait donc le regard de Léandre espérant que son malaise face à son annonce passe au bout d’un moment. Mais elle redressa la tête pour le fixer dans les yeux quand il parla de ses goûts musicaux avec un sourire qui lui réchauffa le cœur. Il ne lui en voulait pas ou plus mais l’important était là, il ne souhaitait pas détruire leur moment calme et heureux ensembles pour la première fois. Résultat, elle s’en voulait encore plus de l’avoir blessé. « Je ne dirais rien. Promis. Et ce n’est pas vraiment étonnant que tu aimes le classique, quand on sait ton titre on peut facilement faire le lien tu sais. » Elle avait soufflé sa réponse avec un petit sourire timide et contrit face à la douleur dont elle avait été la cause. Elle prit une autre gorgée de milkshake réfléchissant à comment se faire pardonner de ce coup bas non voulus.

C’est en entendant une sonnerie de portable dans la cafétéria lui vint. Les portables avaient pour la plupart accès au net maintenant or sur le net il y avait des chaînes de vidéo dont certaines étaient juste musicale pour les karaokés. Or, visiblement Léandre aimait bien l’entendre chanter donc elle pouvait lui proposer de choisir une chanson en priant que cela ne tombe pas sur une chanson d’amour. Bon, elle avait de gros doutes qu’il n’en choisisse pas une comme ça vu son attitude à leurs rencontres mais elle était prête à accepter juste pour lui. Elle avança doucement sa main pour frôler celle du garçon du bout des doigts et recentrer son attention sur elle puisqu’il avait comme elle tournait la tête à la sonnerie et n’avait pas encore eut le temps de revenir à elle. Quand elle croisa les yeux du prince, elle lui offrit un sourire heureux et retira sa main bien vite. « Si tu veux, je peux te chanter une chanson. Choisis le titre, je chercherais une version seulement musicale sur mon portable par le net et tu auras le droit à un concert privé. Comme ça, je pourrais voir ce que ça fait de t’avoir comme public et puis, au moins, tu te retrouveras sur un pied d’égalité avec Dylan. Vu que tu auras le plaisir de choisir ce que je chante. Je suis même prête à te laisser choisir les chansons lors de la prochaine fête où je serais sur scène. Et je fais attention avec Dylan, ne t’inquiète pas, on est amis c’est tout, il n’a jamais eut la possibilité de m’embrasser lui… » Calliopée fit un petit sourire tendre à Léandre espérant qu’il prendrait bien la chose. Elle avait de nouveau mentionné Dylan et elle se demandait si c’était une bonne chose mais elle voulait éclaircir ce point quand même. Léandre et elle étaient encore loin d’avoir effacés le passé et puis, elle ne voulait pas se retrouver prisonnière d’une tour simplement parce que le prince voulait la garder loin des autres hommes. Aussi, elle avait finit par montrer qu’elle n’était pas une idiote finie et qu’elle savait faire attention. Puis, elle avait parlé des baisers, elle n’était pas prête d’avouer qu’il n’y avait que Léandre depuis son arrivé à l’Université qui l’avait embrassé mais elle souhaité quand même dire que Dylan n’en avait pas eut le plaisir. C’était sa manière à elle de dire à Léandre qu’il devait vraiment arrêter de stresser à cause des garçons de son entourage sinon il creuserait le fossé qui commençait tout juste à se combler.

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