Cher journal. Je m'appelle Azure Charlie Canterburry, je suis née le 18 juillet 1992 à Londres au sein d'une famille aux revenus très moyens avec des parents très aimants. Je suis la cadette de trois enfants. On me surnomme Zazu, oui comme l'oiseau complètement disjoncté dans Le roi lion. Je vois pas vraiment la ressemblance entre cet animal farfelu et moi-même mais bon, les gens semblent trouver ça drôle. Bref, revenons-en aux faits. J'ai vécu une vie tout à fait banale jusqu'à mes seize ans, si je me souviens bien. Pour résumer mon adolescence, je dirais que c'est ... Une pincée d'études pour éviter de rater complètement ma vie, parce que bon, finir caissière au supermarché ce n'est pas réellement mon ambition première. C'est sympa comme job d'été mais ça s'arrête là pour moi. Ensuite, une bonne dose de soirées avec les amis, le tout parsemé de beaucoup d'histoires d'amour. Enfin si on peut appeler ça comme ça puisque je ne suis jamais tombée amoureuse. J'ai souvent cherché à me poser avec un garçon mais ça n'a jamais marché jusqu'ici. Et je ne suis pas du genre à me forcer. Si le petit truc en plus n'y est pas, il n'y est pas. Ça passe ou ça casse. Enfin bref, l'année de mes seize ans ma vie a été chamboulée. Pourquoi ? Parce que mes parents ont gagné au loto. Oui, on se dit toujours que ça n'arrive qu'aux autres, que ça ne sert à rien de jouer. Sauf que ce jour là, c'est tombé sur notre famille. Comme par magie. En quelques secondes on était passés du statut de famille qui galérait à payer le loyer à multimillionnaires. Au début c'était sympa. On se faisait plaisir, on faisait  plaisir aux amis également. Et puis l'argent a commencé à monter à la tête de mes parents. Ils sont devenus arrogants et superficiels qui plus est. Ils ne s'occupaient plus de nous, leurs propres enfants. Ils ne pensaient qu'à leur pognon et comment ils allaient le dépenser. Tout ce que je déteste. Moi j'essayais de garder les pieds sur terre, de rester naturelle et honnête avec moi-même comme je l'avais toujours été. Et je n'étais pas la seule à les trouver très agaçants. Leurs amis proches les délaissaient, sauf qu'ils nous mettaient tous dans le même panier. Autrement dit, j'étais devenue une paria. Mes amis ne me parlaient plus, je me retrouvais seule contre tous. Injustice. Je n'avais rien demandé moi. J'aurais troqué tous les sacs à main, vêtements et j'en passe, tous ces artifices pour retrouver mes amis d'enfance. Seul mon meilleur ami renonçait à m'abandonner. Encore heureux ! J'aurais été perdue sans lui. Par la suite je me suis éloignée de mes parents. J'essayais d'avancer, de passer à autre chose, de me faire un nouveau cercle d'amis. Je voulais acquérir un appartement à ma majorité pour m'émanciper un peu. Éviter de m'engueuler à tout va avec mes parents. Mais j'avais besoin d'argent. Et j'ai du faire quelque chose d'affreux pour y parvenir. Genre, faire du chantage anonymement à mes parents pour parvenir à mes fins. Oui, c'est dégueulasse. Mais d'un côté, ils l'avaient mérité. Du moins j'essaie de m'en convaincre. Quand j'ai été acceptée à Princeton, j'étais aux anges. Enfin j'allais pouvoir recommencer de zéro. Partir loin, aux Etats-Unis.