Ma vie ? Il faut que je raconte ma vie ? Alors c’est parti ! Je vous préviens de suite, je ne sais pas réellement par où commencer ni ce qu’il est important de dire et ce qu’il ne l’est pas au contraire.

Commençons par le commencement, je suis née à New York, cette belle vile qui fourmille du matin au soir et ne s’arrête pas pour autant la nuit. J’adore cette ville mais malheureusement pour moi, mes parents faisaient partis de ces gens qui ne s’arrêtent jamais puisqu’étant tous les deux des avocats de renom, ils étaient tous les deux très sollicités. Bien sûr, j’étais désirée, une enfant très attendue oui, même si mon père aurait préféré avoir un petit garçon, mais ni l’un ni l’autre de mes parents n’a trouvé bon de prendre plus d’une semaine pour s’occuper de moi après ma naissance. A quelques jours à peine j’ai donc été confiée à une nourrice qui a été ma mère de substitution. Je me suis très vite liée à elle et lorsque ma mère s’en est aperçue alors que j’avais déjà six ans, elle l’a congédiée pour prendre quelqu’un dont elle pouvait être sûre, quelqu’un de si méchant que je ne m’y attacherais pas. Le résultat ? Cela a marché bien évidement. Trois jours après son arrivée, j’hurlais déjà sur ma mère pour qu’elle me rende mon ancienne nourrice, quittant la maison en continuant d’hurler et me faisant renverser par la même occasion au beau milieu de la route qui passait devant notre pavillon sous les yeux de ma mère. L’hôpital, les multiples fractures, il faut croire qu’au lieu de me faire changer moi, cette nourrice a fait changer ma mère. D’une femme distante et sans intérêt pour moi elle est devenue une vraie mère poule, toujours présente, qui me surprotège et avec qui je peux parler de tout… Elle a même été assez persuasive avec mon père pour lui faire accepter que je voulais faire de la danse depuis un petit moment déjà alors que lui me voyait plutôt dans un sport collectif pour me faire entrer dans le moule du garçon manqué.

Je me suis donc inscrite à la danse grâce à ma mère mais aussi aux infirmières qui ont prôné les bonnes valeurs de ce sport pour ma rééducation après l’accident. Je me suis bien vite épanouie et à mon entrée en sixième je fis aussi mon entrée sur la scène des concours. Tout d’abord, je me contentais des petits concours locaux, puis des nationaux, puis à seize ans je pus atteindre les championnats du monde. Mes études marchant bien, très bien même, mon père n’y voyait pas d’inconvénient, il me laissait donc un peu plus faire ce que je voulais de ma vie, mais à une condition : mon entrée en université de droit. J’avais accepté le deal mais je savais que je ne le respecterais pas un jour où l’autre. L’année de mes seize ans fut donc synonyme de grande réussite pour moi. Tout d’abord, je me classais à la première place des championnats du monde hommes et femmes confondus, passant devant le favori avec une bonne longueur d’avance ! Ensuite, je sautais une classe afin de moins m’ennuyer en cours, il était presque temps que les professeurs se rendent compte que j’avais des facilités. Et pour couronner le tout je tombais amoureuse pour la première fois. Ce bonheur fut de courte durée. Mon amour, le favori des concours de danse se tua sur la route quelques jours après mon entrée à l’université, un an après notre rencontre. Cet évènement étant un véritable drame pour moi, j’abandonnais la faculté et mon année d’avance. Ce fut aussi cette année que j’appris, après un énième malaise de fatigue, de dépression et tout ce qui s’en suit que j’étais enceinte. A deux mois d’accoucher, impossible de faire marche arrière. Le 16 juin 2010 je tenais donc entre mes mains ma petite fille, Leenah. Ce bébé fut comme un nouveau souffle dans ma vie. Elle me permit de remonter la pente et de vouloir faire quelque chose de ma vie. Dès la rentrée, je repris donc la direction de l’université mais cette fois en médecine. Cela me correspondait bien plus et je retrouvais le goût à la vie. Cependant, ce goût à la vie je ne le repris pas à New York, en effet, mon renouveau passa par un changement de ville, un changement d’université, c’est comme cela que je devins une élève de Princeton il y a quatre ans.

Je suis donc une jeune étudiante en quatrième année de médecine maintenant. Je m’épanouie dans mes études mais aussi dans mon rôle de maman puisque j’ai une relation très fusionnelle avec ma fille. Cependant, je ne suis plus la petite fille fragile et naive qui tombe amoureuse rapidement, j’ai une véritable carapace qui m’empêche de nouer toute relation amoureuse, je préfère collectionner les amants qu’en choisir un pour la vie. Au niveau des amitiés, je suis très sociable mais je ne me confie vraiment qu’à peu de personnes. Mon caractère fait aussi de moi une fille assez redoutée sur le campus mais ce n’est pas pour me déplaire, au contraire j’aime en jouer. En outre, le sport fait partie intégrante de ma vie même si j’ai arrêté la danse après le décès du père de ma fille.